Fellow in charge of Economic affair
Team Leader of 3 majors projects
Rural Development
General Trade
Guinea Conakry
Consulting Firm
Project management and Project evaluation
Guinea Conakry
Business representation
Guinea Conakry
Communication Agency
Ivory Coast
Agricultural farm
Majors in Public Policies Management and Evaluation, in Finances and in Local governance
Certificate of Advanced Studies in Linguistics (discourse analysis, cognitive pragmatics, prosody)
PhD in Development-related messages transmission in Cameroon
Advanced School of Mass Communication (ASMAC/ESSTIC-FORCIIR), Cameroon
Depuis 2017, je tire la sonnette d’alarme sur le fait que l’Etat central risque de provoquer beaucoup de conflits à cause de son action d’expropriation des riverains pour constitution des réserves foncières dans son domaine privé. Les responsables politiques camerounais (du pouvoir comme de l’opposition) négligent cette question foncière, pourtant elle est vitale et au cœur de l’activité du développement. La bonne gestion de nos ressources foncières peut permettre que le pays se débarrasse du chantage de l’aide au développement d’ici 2022 (autonomisation du pays) et réduise de façon drastique la pauvreté en moins de 5 ans (d’ici 2025). Comment ?
Au Cameroun, Les violences et affrontements intercommunautaires font désormais partie du paysage quotidien des citoyens du pays à la fois dans le monde virtuel (réseaux sociaux) que dans le réel. Au-delà des velléités de sécession qui secoue la partie anglophone depuis novembre 2016, l’on a noté depuis 2019 une dizaine d’affrontements intercommunautaires. Hier 04 septembre 2020, les Sawa ont signé un mémorandum et manifesté contre la nomination des « chefs allogènes » chez eux. Aussi, des appels à la haine tribale se multiplient sur les réseaux sociaux, compromettant sérieusement la paix dans le pays. Notre préoccupation est de savoir ce qui pose problème et ce qu’il faut faire pour apporter des solutions.
3 problèmes majeurs minent la justice camerounaise que l'on soit dans le sous-système francophone ou dans le sous-système anglophone, à savoir: La surpopulation carcérale, le manque de professionnalisme de la magistrature et le manque d'indépendance de la justice. A cela, s'est ajouté un problème identitaire lié à la volonté d'harmonisation des deux sous-systèmes judiciaires au Cameroun. Or, la réalité ne change pas d'un sous-système à l'autre. Structurellement, il faut s'attaquer à ces problèmes à la racine. De quoi est-il question ?
En 1988, le pays comptait 188 entreprises publiques. En 2018, il n’en restait plus que 28 parmi lesquelles 12 présentaient des bilans déficitaires selon l’annexe de la loi des finances 2017. Pis, les 28 entreprises publiques existantes comprenaient aussi des entreprises créées après 1988. Cette hécatombe n’est que le résultat inéluctable de la mauvaise gouvernance de ces entreprises publiques. Qui en est responsable ? Au regard de leur statut, la faillite des entreprises publiques relève essentiellement de la responsabilité de l’Etat qui va de la création des entreprises à leur fonctionnement et à leur organisation.
La poubelle fait partie du décor des villes du Cameroun. Les deux grandes métropoles (Yaoundé et Douala) produisent 648 000 tonnes d’ordures ménagères par an et la capacité de ramassage de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), qui détenait le monopole depuis les années 1980, n’est que de 60% de ce volume. En 2017, l’Etat a annoncé l’ouverture du secteur à la concurrence, mais l’HYSCAM reste la seule entreprise active dans la mesure où d’autres prestataires se disent encore dans la phase de mise en condition.
Par conséquent, l’essentiel des collectivités territoriales ont signé un partenariat public-privé (PPP) avec l’Hysacam mais, des montagnes d’ordures envahissent les artères des villes du pays. Pourquoi la politique de gestion des déchets appliquée dans les différentes municipalités est déficitaire?
En 2019, le Cameroun a encore régressé de trois places dans le classement de Doing Business pour occuper la 166ème place sur 190 économies dans le monde. Même si le pays a réalisé sa plus grande progression dans la facilité de création d’entreprises, il est important de noter que la survie des entreprises créées reste problématique. Selon Entreprises du Cameroun (Ecam), un regroupement patronal camerounais tourné vers le développement des PME, interrogé en 2015 par Investir au Cameroun, 80% des entreprises créées disparaissent au bout de 2 ans. Au-delà des choix managériaux souvent discutables des promoteurs, la question est de savoir si l’environnement institutionnel pousse les entreprises à la faillite ?
La loi des finances 2019 prévoit l’augmentation des charges fiscales de près de 187 milliards de FCFA. Il s’agit de l'élargissement du champ d'application du droit d'assise aux boissons gazeuses importées, aux produits cosmétiques, aux articles de la friperie, aux pneumatiques et aux véhicules d'occasion, et de l'institution d'une nouvelle modalité alternative de collecte des droits et taxes de douanes sur les téléphones et les logiciels importés.
Cela arrive dans un contexte où en novembre 2018, l’Institut National de la Statistique (INS) annonçait déjà une hausse des prix de 10% sur le marché national : 0,8% à Yaoundé, 9% à Douala, 12% dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, etc. Par exemple, entre mai 2017 et mai 2018, le prix des céréales avait augmenté de 23%. Certains soutiennent que cela est hautement souhaitable pour booster la croissance. Qu’en est-il effectivement ?
Dans l’imaginaire politique, il est très répandu qu’il faut octroyer des subventions aux agriculteurs pour soutenir la production. Ainsi, d’un pays à l’autre, l’on subventionne l’agriculture sous plusieurs formes, mais toujours en vain. Dans les faits, l’agriculteur n’est pas le principal bénéficiaire des subventions et l’agriculture africaine n’est toujours pas compétitive. Par conséquent, le continent dépend massivement des importations alimentaires. Les projections de la FAO situaient en 2017 le coût des importations africaines à quelques 41 milliards de dollars, soit une hausse de 11% par rapport au montant enregistré en 2016. De sont côté, la BAD estime que la facture pourrait grimper à 110 milliards à l'horizon 2025. Pourquoi les subventions ne marchent-elles pas ?
Sur sa page Facebook intitulée «Honneur et Fidélité», l’armée camerounaise expose régulièrement sans conséquence les corps sans vie des citoyens «neutralisés [tués]» pour radicalisation. A ce jour, près d’un millier de citoyens ont déjà perdu la vie dans la guerre de l’État contre ses propres citoyens. Certes, l’État camerounais est acculé par la pression des séparatistes et de la secte islamiste, mais ce n’est pas une raison pour bafouer tous les droits fondamentaux et commettre des horreurs. Comment l’État (néo)patrimonial, déjà tant décrié, a glissé vers un État sécuritaire ?
(With Ulrich Kamdem)
With Asahngwa Constantine